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PRÉFACE.
L'art français du xvi0 siècle n'a pas encore rencontré son historien définitif. Bien longtemps, les biographes de nos vieux maitres se sont contentés de copier leurs devanciers, de rechercher des anecdotes, d'inventer des légendes, sans s'inquiéter de la vérité, sans consulter les documents1. L'amour de l'exactitude est une préoccupation toute moderne. Ce sentiment, par malheur, n'a fait son apparition qu'après la perte d'une quantité considérable de documents originaux que rien ne saurait remplacer. Le souci de n'avancer aucune date, aucun fait, sans preuve à l'appui, date d'un siècle à peine. Vers i83o, fut découvert le vrai moyen âge. On s'aperçut alors que tous les récits des anciens chroniqueurs devaient être tenus pour suspects et admis avec les plus grandes réserves. Les savants consciencieux recoururent désormais aux textes originaux. Un groupe d'hommes éclairés et animés du feu sacré se mit à explorer les archives, à lire les manuscrits, à dépouiller l'ancien état civil. De ce mouvement sortit un ensemble de publications originales, telles que la Renaissance des Arts h la Cour de France, les Ducs de Bourgogne, les Archives dc l'art français, le Dictionnaire critique de Biographie et d'Histoire. Les encouragements ne firent pas défaut à ces laborieux pionniers des études historiques. Mais que pouvaient ces efforts isolés en présence de l'immensité de la tâche?
Cette impuissance, les ouvriers de la première heure l'avaient entrevue et l'expression de ce sentiment se trouve consignée en une note inscrite dans un de ces recueils qu'on ne lit guère. En 185 5, M. Reiset, le distingué conservateur des peintures du Louvre, faisant paraître les actes de naissance et de décès d'un certain nombre d'artistes parisiens, relevés dans les registres de nos vieilles paroisses, insistait sur l'immense intérêt qu'offrirait pour l'histoire le dépouillement méthodique et intégral de ces collections, alors presque complètes. Et on ne prévoyait pas à ce moment les criminels incendies de 1871! Mais comment mener à bonne fin une pareille tâche? Comment surtout terminer, en un temps relativement restreint, une recherche embrassant plusieurs milliers de registres? L'énormité du travail ne décourageait pas celui qui en avait signalé l'importance capitale, et voici le
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